Les lieux d’exposition comme de représentation ont ce point commun de chercher à orienter notre regard : Accroché au mur, encadré, sur un piédestal ou mis en lumière sur une scène les propositions visuelles nous invitent dans un espace délimité mais propice à nous plonger dans notre propre espace imaginaire sans limite. La question du regard qui visite cet espace particulier a attiré particulièrement notre attention : Un regard contemplatif qui se pose là où parfois d’autres le placent pour suivre un écho ; Un regard focalisé sur un tout petit détail qui ne fait peut-être pas partie de l’exposition ; Un regard panoramique qui flotte, qui s’ouvre, et en croise même d’autres. 

Notre recherche a débuté cette année à l’occasion de plusieurs ateliers de danse sur Les Hauts de Rouen dans deux crèches, autour de la thématique des arts visuels. À cette occasion, nous sommes entrés dans l’espace intime des enfants et en avons redéfini les contours pour le transformer en un nouvel espace de tous les possibles dans lequel de nouvelles règles de vie entraient en jeu. Rencontrer les enfants sans autre artifice qu’à travers la découverte pure d’un objet, d’un espace, d’un son, d’un corps. Ces échanges nous ont permis d’établir une première « collecte » d’images, de gestes, d’intentions et la vue nous a paru finalement tout aussi moins importante que la matière touchée ou les sons induits. Nous avons poursuivis cette recherche à l’école Marcel Cartier avec cette fois-ci 3 classes de maternelles pour développer et étayer les propositions : un concentré de vie et d’impulsions où là encore le regard ne devenait pas le premier élan vers les arts graphiques mais plutôt l’ensemble des sens qui pouvaient alors découvrir et réinventer. 

Enfin, une 3ème étape de recherche nous a conduit au FRAC où nous avons travaillé sur le rapport à l’espace d’exposition en tant que tel. Puis, autour d’une exposition particulière de “Nomadic Musings (rêveries nomades)” où il est question pour l’artiste Jessica Stockholder de jouer sur la matière qui déborde des cadres. Ainsi, « Hors-cadre » nous avons cherché à réinventer l’espace en partant du principe que tous les éléments environnants pouvaient donc se valoir à travers les yeux d’un enfant-visiteur-spectateur. Ce partenariat a donné lieu à un atelier de danse « en famille » qui a été reconduit, cette année, autour de l'exposition "Comme une carte à jouer" de Francis Baudevin.

Ainsi, « Hors-cadre » nous avons cherché à réinventer l’espace en partant du principe que tous les éléments environnants pouvaient donc se valoir à travers les yeux d’un enfant-visiteur-spectateur. Trop « parler de », trop « gesticuler autour », trop de « mouvements », trop de « musiques « : Peut-être que l’être simplement là, l’écoute au sens active et organique du terme permettra de simplifier, d’épurer et d’entrer dans la contemplation de son propre monde intérieur ? Dans la continuité de notre travail, nous tenterons d’établir une relation particulière à l’enfant où la qualité d’écoute et d’observation, la capacité à accueillir l’inconnu avec confiance et curiosité, seront sollicitées.